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pour quelle part, mais il faisait aussi d’autres opérations, tels qu’achats de coton et de cauris, qui contribuaient autant à accroître ses bénéfices qu’à développer les affaires de Chandernagor. Dans sa joie des résultats obtenus, il écrivait à Duvelaër le 30 novembre que grâce à Dieu ou plutôt grâce à ses soins « le pays avait un peu changé de face, tandis que Pondichéry était absolument tombé ». On ne peut certes que souscrire aux témoignages de satisfaction que Dupleix s’accordait à lui-même, mais pourquoi faut-il qu’il insiste sur la malheureuse situation qu’il aurait lui-même créée à Pondichéry ? On dirait un duel où son honneur et sa fortune étaient engagés, tandis que la seule haine de Lenoir dictait ses sentiments.


1733-1734.

Bien que nous ne soyons pas renseignés sur les opérations de cette année, on peut supposer qu’elles furent heureuses dans leur ensemble. La Garde Jazier, l’un des capitaines de la Compagnie, qui se trouvait à Chandernagor en 1734, nous a laissé de la colonie à cette époque une esquisse qui, pour être exacte, suppose nécessairement des succès commerciaux. « Chandernagor, écrivait-il le 23 août 1734, n’a commencé à devenir considérable que depuis que le sieur Dupleix le dirige. La plus grande partie de ses prédécesseurs, soit par l’impuissance de rien entreprendre, soit par la crainte des événements, s’en sont toujours tenus à régir les affaires de la Compagnie et n’ont fait que peu au point du commerce particulier. On y voit depuis trois ans, suivant l’aveu de tout le monde, un grand changement et pour peu que les affaires réussissent, cet établissement approchera de celui des Anglais. »