Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/346

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pu toucher Cochin, Dupleix, dans l’incertitude des événements, avait obtenu du Conseil supérieur que, par une dérogation spéciale aux ordres de la Compagnie, il fut autorisé à armer un troisième et dernier navire pour Mozambique. Ce fut la Princesse-Émilie, avec Tully comme capitaine. Tully arriva en effet à Mozambique où il trouva une partie des affaires liquidées par la Renaudais ; il liquida les autres et mourut quelques jours après son embarquement. Dupleix se promettait bien de ne plus recommencer de pareilles expériences, quand même il y serait autorisé par la Compagnie ; il s’estimait trop heureux de n’avoir rien perdu. Cependant, le Petit-Heureux était revenu de Mozambique à Mahé, où il débarqua son capitaine et une partie de ses marchandises ; à son retour vers Chandernagor, il se perdit dans le golfe de Bengale, au cours de l’été de 1739.


Le voyage de Bassora donna lieu à de nouveaux incidents avec Villeneuve, retour de Djedda. Lorsque ce dernier était arrivé à Pondichéry, à l’été de 1735, il s’était secrètement entendu avec les deux frères Larivière, tous deux capitaines de navire, mais tous deux fort peu estimés, et déclarés incapables de servir la Compagnie, pour combiner avec les Hollandais un voyage à Bassora en 1736, et d’un commun accord ils avaient acheté à Madras, pour 5.500 pagodes, un mauvais bateau, le François, sur lequel ils étaient venus ensemble à Chandernagor ; avant leur départ, le Conseil supérieur leur avait donné un passeport pour le voyage projeté. À l’arrivée à Chandernagor, Villeneuve publia partout que ce navire lui appartenait en propre ainsi qu’au chef des Hollandais de Chinsura. Il fit 18.000 roupies de dépenses pour le mettre en état de tenir la mer, et acheta pour l’armer