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Dumas répondit assez vaguement au sujet de la participation de Sichtermann et l’incident fut clos.


Pour ne pas interrompre l’unité du récit, nous avons poursuivi plus haut l’odyssée de la Naïade même au delà de l’année 1736-1737 ; pour le même motif nous remonterons de quelques années en arrière pour exposer l’affaire du consulat de Bassora, qui se dénoua en 1737. non sans avoir produit quelque froissement entre les Conseils de Chandernagor et de Pondichéry.

Les Pères Carmes, établis à Bassora depuis déjà longtemps, y exerçaient les fonctions consulaires en vertu de titres réguliers accordés par le roi et dont ils étaient possesseurs ; mais leur juridiction ne s’exerçait pas toujours au profit de la Compagnie ni même des Français ; il arrivait souvent que le supérieur de la Communauté fut un Italien. Aussi leur autorité était-elle mal reconnue des navigateurs et négociants, qui leur soumettaient avec répugnance leurs contestations et différends. Il est vrai que les Carmes émettaient parfois des prétentions peu compatibles avec le règlement des affaires commerciales, où ils n’entendaient rien. Les plaintes des particuliers et celles des agents de la Compagnie elle-même, formulées dès 1730, devinrent si vives en 1734 que la Compagnie et le ministère se résolurent à retirer aux Carmes les droits consulaires et à les transférer à un représentant de la Compagnie, détaché du service des Indes et choisi par le Conseil supérieur, qui siégerait en personne à Bassora avec un traitement fixe de 1.500 livres et un supplément variable provenant des droits sur les marchandises vendues (lettre du 26 novembre 1736).

Ces droits allaient naturellement frapper des marchandises provenant pour la plupart du Bengale, puisque