Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/356

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sent être qu’il ne leur faille abandonner le commerce de Perse n’ont pas plus de fondement que celles qu’ils disaient avoir au sujet de l’armement de M. de Villeneuve. L’intérêt particulier ne doit en aucun cas prévaloir sur le bien général qui peut résulter à la Compagnie et à la nation de l’établissement d’un consul en Perse. Cet employé y établira le commerce des draps, serges et autres marchandises du royaume qui conviendront, et procurera à la Compagnie des laines de Caramanie, des gommes et autres drogues propres pour le royaume, ce qu’un subrécargue ne fera jamais[1] ».

Une lettre identique mais plus courte fut adressée par Dumas à Dupleix le 18 février. Il n’y est pas fait allusion à la prétention de Dupleix d’accaparer à son profit le commerce du Bengale ni à l’affrètement des navires français de Chandernagor pour le compte presque exclusif des étrangers. Insérées comme en passant dans sa lettre à la Compagnie, ces affirmations de Dumas jettent cependant une lueur assez vive sur la nature des opérations du Bengale ; elles établissent leur caractère pour ainsi dire international. Il ne semble pas au surplus que Dumas en fasse un grief à Dupleix ; si Madras eut été aussi rapproché de Pondichéry que Chandernagor l’était de Calcutta ou de Chinsura, il est possible que les négociants des deux nations se fussent volontiers intéressés dans des entreprises communes.

Dupleix avait écrit le 14 décembre à Dumas qu’il n’était opposé au consulat que dans le seul intérêt du commerce, le train qu’il faudrait au consul et la permission d’arborer le pavillon coûteraient cher et ces dépenses retomberaient sur Chandernagor. Martinville, pendant son séjour au Bengale, n’avait, disait-il, cherchée gagner l’amitié de

  1. A. P., t. V. p. 82.