personne ; comment va-t-il faire maintenant que le voilà forcé de faire la cour à deux conseils ? Comment pourra-t-il vivre avec 1.500 livres si, comme tout me porte à le croire, le commerce vient à cesser ? L’exemple de Gardanne et de Padery qui l’ont précédé en Perse, devrait le faire trembler[1]. Après la lettre de Dumas, Dupleix ne formula pas de nouvelles objections et mit avec quelque mauvaise grâce Martinville à sa disposition.
En même temps qu’elle modifiait le consulat de Bassora, la Compagnie, suivant un ancien programme conçu depuis vingt ans au moins, se proposait de fonder un établissement à Bender Abbas. Nos vaisseaux touchaient à ce port depuis de nombreuses années, mais nous n’y avions pas de consul. Quand les vaisseaux étaient partis, personne, pas même un drogman, n’y représentait plus la nation. Les opérations commerciales se succédaient les unes aux autres, sans autre lien que l’ordre chronologique. Enfin en 1737, la Compagnie envoya des instructions au Conseil supérieur pour le prier de fonder un établissement fixe, sauf à l’abandonner plus tard, si l’expérience n’était pas concluante. Lorsqu’il reçut ces instructions dans le courant de 1738, le Conseil supérieur n’avait pas l’intention d’envoyer cette année de bateau au golfe Persique ; il s’en remit au Conseil de Chandernagor du soin d’exécuter les ordres de la Compagnie et de choisir parmi les employés les plus capables de ses comptoirs deux commis qui se rendraient à Bender Abbas par le bateau de Bassora. Dupleix leur donnerait des ordres tant sur les buts de la Compagnie que sur la meilleure façon de se comporter avec les gens du pays (18 septembre 1738).
- ↑ B. N. 8980, p. 76.