Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/359

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voulait permettre à l’un des vaisseaux qui feraient la découverte, d’aller ensuite aux îles d’Amérique pour y faire du commerce avant de revenir en France puis dans l’Inde : il estimait qu’avec cette faculté un particulier pouvait courir les risques de faire les dépenses de la découverte. Dans le cas où la Compagnie serait disposée à la lui accorder, il consentait à faire l’entreprise à ses frais ; il ajoutait toutefois d’autres conditions. Lorsque Christophe Colomb eut découvert l’Amérique, le roi d’Espagne lui accorda de grands titres et Améric Vespuce donna son nom au Nouveau Monde. Le premier eut en outre le privilège de jouir seul du commerce des pays qu’il découvrit ; ne conviendrait-il pas de stipuler pour lui des conditions analogues s’il réussissait à ouvrir de nouvelles terres à l’activité de la nation[1] !

Dupleix fit part de ces suggestions à Bouvet (janvier 1737) et il pria Duvelaër de pressentir les intentions de la Compagnie. Bien entendu Bouvet devait avoir la conduite de l’opération : Dupleix lui reconnaissait toute la sagesse et toute la prudence nécessaire. On ne sait quelle réponse fut faite à ce projet dont il ne fut plus ensuite question. Les îles Kerguelen, s’il s’agit d’elles, n’ont été officiellement reconnues qu’en 1772 ; elles n’ont jamais eu et n’ont pas encore la valeur des découvertes de Christophe Colomb.


1737-1738.
Le cyclone du 12 octobre. — L’armement de Manille.

La campagne de 1737-1738 s’annonça sous de fâcheux auspices. En juin, le Chandernagor revint de la côte Malabar ayant perdu presque tous ses mâts. Le Philibert,

  1. Ars. 4744, p. 37.