Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/362

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Quant aux Hollandais qui avaient quatre vaisseaux à Fulla, deux seulement purent retourner en Europe, un troisième put se réparer ; le quatrième dut être transformé en ponton.

Nous fûmes en somme beaucoup moins éprouvés que nos voisins. Outre que les trois navires échoués purent être remis à flot, aucun de ceux qui se trouvaient à Chandernagor n’eut à souffrir ; nous perdîmes seulement trois bots, deux bazaras, quelques pans de mur et deux pilotes. Le Conseil de Chandernagor trouvait une sorte de consolation, dans cet immense désastre, en songeant que les pertes des Anglais ayant été supérieures aux nôtres, le cyclone nous avait en réalité favorisés en rendant indisponible la majeure partie des vaisseaux de nos concurrents ; mais Burat avait ordre d’exagérer quand même notre détresse auprès du Nabab et d’Agy Hamet.


D’autres pertes, d’un ordre plus intime, vinrent dans le même temps affliger Dupleix. Aumont, qu’il avait envoyé comme subrécargue sur l’Union, mourut à Bassora au mois d’octobre. Dupleix en fut très douloureusement et très sincèrement affecté ; il estimait Aumont pour son intelligence et son caractère, et il avait fondé sur lui les plus grandes espérances pour le développement de nos affaires en Perse et à Bassora. Par sa mort, Aumont ne laissait pas en souffrance moins de 150.000 roupies en marchandises ou en argent, dont 100.000 appartenaient à Dupleix ; Dupleix pria son neveu Kerjean qui avait fait le même voyage, de prendre la suite des affaires et d’accord avec le capitaine Perdiguier de les régler pour le mieux. Mais avant que ces instructions ne lui fussent parvenues, il avait lui-même succombé au climat. « C’était, dit Dupleix, un bon garçon et qui travaillait