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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/363

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comme un cheval ; mais il avait l’esprit un peu bouché et ne paraissait pas appelé à un brillant avenir. » La mort d’Aumont et celle de Kerjean suivant de très près celle de Villeneuve réduisirent à cinq dont deux Pères Carmes le nombre de nos nationaux résidant à Bassora. Ce n’était pas de bon augure pour ceux qui allaient avoir le devoir d’y installer le consulat, et de fonder l’établissement de Bender-Abbas[1].


Le commerce lui-même fut l’objet de quelques innovations. Revenant sur ses décisions antérieures, la Compagnie résolut de s’intéresser à nouveau dans le commerce particulier et pria le Conseil supérieur d’arrêter et de fixer une fois pour toutes l’intérêt qu’elle désirait avoir dans tous les vaisseaux grands ou petits. Le Conseil supérieur fixa cette participation à un quart très exactement, sans qu’il fut possible d’augmenter ou diminuer cette somme. Dupleix reçut de son côté de la Compagnie des instructions spéciales[2]. Une première application de ce principe fut aussitôt faite à un armement pour Manille ; la Compagnie y fut intéressée pour 20.000 pagodes, les marchandises devant être fournies par le Bengale.

La Compagnie prit également des dispositions pour déterminer dans l’Océan Indien la sphère d’action des conseils de l’Inde et de celui de l’Île de France. La Bourdonnais, dont l’activité ne connaissait pas de bornes, envoyait directement des cafés à Bassora qui était sous la juridiction de Pondichéry ; bien plus, il écrivait au roi de Perse et à ses ministres pour leur faire des propo-

  1. Martinville mourut en effet à Bassora le 8 novembre 1741 comme Bellegarde et Beaumont moururent à Bander Abbas les 9 et 39 octobre 1740.
  2. C. P., t. II, p. 37.