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Dumas se conforma à ces instructions par délibération du 7 octobre 1740, non toutefois sans faire observer à la Compagnie que les officiers de ces vaisseaux n’ayant que des gages extrêmement faibles[1], insuffisants pour les nourrir et les entretenir pendant leur voyage, loin de perdre les menus avantages dont ils bénéficiaient dans un métier aussi dur et aussi dangereux que celui de la mer, ils devaient plutôt être soutenus par l’espérance de quelque profit qui les mit en état de vivre lorsqu’ils seraient dans un âge avancé et dans l’impossibilité de continuer la navigation, sans quoi, disait-il, « il ne restera à son service que de mauvais sujets, incapables d’aucune autre ressource[2]. »

En remplacement du port-permis supprimé, il fut accordé une somme fixe à 30 % de grosse à chaque officier selon son grade. Les officiers furent peu satisfaits de cet arrangement qui leur laissait peu de profits. Mais dans le même temps le commerce des îles étant devenu libre pour tout le monde, moyennant 5 % d’entrée et 10 % de fret, ces avantages devinrent inopérants.

Il est difficile sinon impossible d’estimer quels furent les pertes et gains de Dupleix, soit dans le commerce d’Europe, soit dans celui d’Inde en Inde. Nous n’avons le détail complet et précis d’aucun armement non plus que des sommes pour lesquelles Dupleix y fut intéressé. Mais si l’on rapproche certains chiffres connus et qu’on les

  1. Les capitaines touchaient 30 pagodes par mois, le second officier 20, le troisième 15 et le quatrième 10.
  2. A. P., 6, lettre du 1er janvier 1741.