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le succès de son entreprise ; il ne pourrait rien leur arriver de plus désavantageux que la confirmation du pouvoir entre les mains d’Agy Hamet qui, n’ayant plus rien à craindre, se livrerait en entier à son caractère et imaginerait tous les jours de nouvelles actions[1]. »

Moussou Khouli Khan, contre toute attente, n’essaya même pas de résister ; dès l’approche de son adversaire (janvier 1741) il prit la fuite et se sauva par mer dans la direction de Ganjam.

Cette fuite ne rassura pas complètement Aliverdi qui, craignant un retour offensif, fit mander (juillet) les oukils des Français et des Hollandais à Cassimbazar pour leur dire de prier leurs maîtres d’envoyer une chaloupe à Ganjam pour s’informer où se trouvaient Moussou Khouli Khan, sa femme et son gendre et s’ils prenaient quelques mesures pour revenir du côté de Catec. La saison ne permettait pas d’envoyer cette chaloupe, mais Dupleix expédia une personne de confiance à Ganjam et écrivit aux chefs de Balassor et de Mazulipatam pour avoir des informations. Quelques mois après, sur la demande du soubab, il envoya le bot le Mazulipatam à Balassor avec 50.000 roupies, destinées au faussedar ; mais avant que ce bot fat arrivé, Moussou Kouli Khan avait repris possession de Catec en se proclamant lieutenant de Nizam oul Moulk, soubab du Décan. La majeure partie des rajahs de la région se déclarèrent pour lui (août). Dupleix espéra que Moussou Khouli Khan ne s’en tiendrait pas là et qu’il irait jusqu’à déposséder Aliverdi Khan du Bengale ; à Mourchidabad on était dans les alarmes les plus vives. Que deviendraient alors les 50.000 roupies ? Dans le cas où Balassor serait déjà entre les

  1. A. P. 102, p. 452.