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mains du nabab, Finiel reçut l’oidjc de faire revenir le bot à Chandernagor sans débarquer l’argent ; dans le cas contraire, il convenait d’agir avec toute la prudence possible « de façon à ne pas nous compromettre et d’éviter que Mousson Khouli Khan ignorât que nous ayons rendu service à son ennemi[1] ». Mais avant même d’avoir reçu ces instructions, Finiel avait senti le danger et n’avait pas permis au Mazulipatam de débarquer. Bien lui en prit, car avec une bonne foi douteuse, Agy Hamet avait déjà réclamé la restitution des 50.000 roupies à L. Burat, sous prétexte qu’elles étaient tombées au pouvoir de l’ennemi et que nous devions lui en tenir compte.

Aliverdi, par lettre adressée à tous les chefs des comptoirs européens, les avait rendus responsables de la fuite par mer de Moussou Khouli Khan au début de l’année. Cette lettre fut sans doute écrite dans le but de les détourner de prêter tout appui à son adversaire. Dupleix songea que, si nous n’avions plus aucun agent à Balassor, on ne pourrait pas éventuellement nous accuser d’avoir favorisé ou contrarié une nouvelle fuite du nabab et il invita Finiel à évacuer la loge pendant quelque temps (octobre).

Finiel n’eut pas besoin d’exécuter ces prescriptions. Malgré le concours qui lui fut donné par plusieurs seigneurs du pays, le nabab dut fuir une seconde fois et ce fut la fin de ses aventures. Aliverdi resta maître du Catec et de toute la nababie, jusqu’au temps du moins où les Marates devaient, en 1742, lui en contester la possession.


Ces difficultés terminées, Finiel dont la santé était

  1. A. P. 102, p. 457.