Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/388

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’achetait que les trois premières qualités : la quatrième était trop mauvaise. La première étant la plus estimée était aussi la plus recherchée et la Compagnie ne la trouvait pas toujours sur le marché. Les Anglais et les Hollandais qui avaient toujours des avances alors que les Français devaient souvent vivre au jour le jour, se trouvaient naturellement dans une situation privilégiée pour leurs achats et c’étaient eux qui enlevaient de préférence les premiers approvisionnements.

On a vu au tableau du Bengale en 1731 et au chapitre des relations avec les Maures les difficultés politiques qui nous furent suscitées sous les administrations de la Blanchetière et de Dirois par le nabab et ses officiers ou agents et comment après la mission de Burat et Saint-Paul en octobre 1731 nous prîmes le parti d’abandonner la loge à des interprètes et des pions indigènes, pour nous soustraire à des exigences injustifiées. Dupleix ne jugea pas qu’on eût fait une bonne opération. Ces interprètes, disait-il, étaient les premiers à susciter des affaires. Un Européen assoupirait mieux les chicanes, mais il ne fallait pas y envoyer un simple employé, comme on l’avait fait auparavant : les Maures savaient parfaitement distinguer les personnes pour qui l’on doit avoir de la considération. Il y fallait un chef avec deux ou trois employés et un détachement de 20 à 25 hommes : les Anglais et Hollandais en avaient soixante. Le chef serait nécessairement le second de Chandernagor. Pourtant, si l’on ne voulait pas faire les sacrifices nécessaires, mieux valait maintenir le statu quo qu’envoyer un employé sans autorité, comme Malescot ou Pigeon qui avaient été tenus par le nabab dans une sorte de cachot. Le rétablissement du comptoir sur un pied honorable entraînerait le développement du commerce, il y avait suffisamment de