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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/410

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nous plaindre des prétentions du nabab à nous faire payer des droits sur le sel que nous n’avions pas vendu et que Groiselle avait acquittés avec une complaisance excessive. Il avait de même accepté de recevoir un serpau du nabab au milieu des difficultés pendantes. Dupleix craignait non sans raison que cette gracieuseté ne lui enlevât un peu de liberté pour soutenir nos revendications.

Les achats de Dupleix à Patna durant cet exercice furent 100 caisses d’opium, 200 mans de savon et 2.000 pièces de chites. Il fut demandé selon l’usage 10.000 mans de salpêtre pour le compte de la Compagnie.


Dupleix était si mécontent de la tournure prise par les affaires de Patna qu’au moment d’engager la campagne 1737-1738 il se serait résolu à ne pas envoyer de bateau à Patna s’il n’avait eu des draps dont il était tenu de se débarrasser et du salpêtre à rapporter ; du moins réduisit-il le chargement au minimum. Au nombre des marchandises embarquées se trouvèrent pour le compte de Dupleix 500 milliers de toutenague, 1.200 mans d’alun et 50 mans de camphre. La flotte partit le 15 août suivie de près par celle des Anglais réduite comme la nôtre à quelques navires, une vingtaine seulement.

Les marchandises continuèrent d’abord à se vendre mal, et à Chandernagor tout le monde se trouva bientôt dégoûté du commerce de Patna. On disait que Dipchonde ne laissait venir dans notre loge que des marchands qui lui étaient affidés et que par ce moyen il réalisait de très grands bénéfices. Finiel, second de Groiselle, était, semble-t-il, tenu par lui à l’écart de toutes les affaires ; c’était Dipchonde qui avait toute la confiance ; il était tout à la fois caissier, vendeur et acheteur. Dupleix était d’autant plus ennuyé des réclamations qui lui étaient faites à ce