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hollandais. Cependant les Marates avaient été repoussés ou plutôt s’étaient retirés jusqu’au delà de Bénarès et tout danger avait été provisoirement écarté.

Malgré ces contre-temps, nos londrins finirent par se vendre ; les vingtains et les trente-quatrains s’écoulèrent plus difficilement. Il en fut de même des cafés de Bourbon que la Compagnie avait donné l’ordre de faire passer ; ils se vendirent à raison de 25 roupies le man de 72 livres et ne trouvèrent pas tous acquéreurs. Ils étaient concurrencés par les cafés de Batavia introduits par les Hollandais et vendus entre 10 et 15 roupies le man.

Dupleix acheta pour son compte 100 caisses d’opium. Des personnes malintentionnées continuaient de répandre le bruit qu’il n’avait entrepris le commerce de Patna que dans un intérêt personnel ; il s’en défendit sans s’émouvoir. L’intérêt, disait-il, ne l’avait jamais dominé au point de perdre de vue un seul instant son honneur et sa réputation.

Cependant la Compagnie avait approuvé que nous fissions des installations à Chapra et à Singuia, en fixant à 1.550 roupies les dépenses totales de ces loges secondaires, créées plus spécialement pour favoriser l’achat du salpêtre. Aucun agent européen ne fut mis à leur tête, mais de simples écrivains indigènes avec des pions. La création de ces petits établissements correspondit à peu près avec le départ de la flotte de 1738-1739.


Le Comptoir était toujours un débouché important pour nos draps, mais cette année il fut impossible d’y faire le moindre envoi en raison des troubles. À son retour, une partie de la flotte, commandée par Lintrie, fit naufrage dans le Gange et avec elle un grand nombre de marchandises furent perdues. Cet accident joint à une inter-