Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/414

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qu’il le pourrait pour le chargement des vaisseaux d’Europe, mais ne pas se procurer d’opium, à moins que les vaisseaux de France n’apportassent à temps de l’argent pour le payer.

L’expédition, dans son ensemble, était des plus faibles, mais lorsque les fonds furent arrivés de France, Dupleix se trouva en situation d’envoyer deux autres bateaux (mi octobre) avec 40.000 roupies. Cette somme, avec les draps que nos créanciers avaient déjà pu acheter, devait, d’après les prévisions de Dupleix, suffire à payer nos dettes et à rétablir le crédit de la Compagnie. En faisant rentrer d’autre part ce qui était dû à la Compagnie, il semblait facile d’atteindre ce résultat. Dupleix se proposait de faire passer prochainement 90 balles de serges apportées par le Pondichéry ; Groiselle devait les vendre aussitôt et lui faire passer, si possible, une lettre de change de 100.000 roupies dont il avait grand besoin. Toutefois, contrairement à ses prévisions du mois précédent, Dupleix recommanda de ne pas acheter d’opium non plus que du salpêtre ; outre que l’opium de la dernière année n’était pas encore vendu, il importait avant tout de ne pas détourner les fonds destinés à l’acquittement de nos dettes. Les fonds envoyés par Dupleix rétablirent en effet complètement le crédit de la Compagnie, et le Comptoir se fut même trouvé dans une situation des plus favorables si l’on avait eu assez de draps à mettre en vente.


Il y avait alors à Patna un Père capucin du nom de Sigismond, qui créait autant d’ennuis à Groiselle que les Jésuites avaient pu en créer à Dirois à Pondichéry ; il refusait notamment de desservir notre loge, autrement qu’à sa convenance. Groiselle demandait instamment son