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Gange au début de janvier ; un bateau se brisa en descendant le fleuve et il fut perdu 4 balles de baffetas, 3 caisses d’opium sur 14 et tout le salpêtre. Dupleix s’estima heureux d’en être quitte à si bon marché. Que transportait la flotte elle-même ? Nous ne le savons pas exactement, mais jamais Groiselle n’avait fait un aussi grand envoi de toiles. Elles arrivèrent à Chandernagor alors que les bateaux d’Europe étaient déjà repartis et qu’il n’y avait plus le sou dans la colonie. Sur les sollicitations de Dupleix, Fournier et Boulet lui en prirent pour 14.000 roupies dont ils payèrent 2.328 et le reste à la grosse. Il pensait pouvoir vendre le surplus aux Hollandais y compris l’opium ancien et nouveau et promit à cet effet 1.000 roupies aux douaniers hollandais s’ils lui faisaient tout vendre. Effectivement le 20 février, Dupleix avait déjà vendu 70 caisses d’opium du dernier envoi et espérait bien vendre les autres très prochainement.


Nous ignorons tout des affaires de 1740-1741, sinon que Groiselle qui tenait le poste depuis sept ans et dont la santé était altérée, demanda à quitter le service. Il fut remplacé par Hyacinthe Guillaudeu, membre du conseil de Chandernagor. Au moment où s’effectua cette transmission de pouvoir, suivie bientôt elle-même de la nomination de Dupleix à Pondichéry, il n’est pas inutile de faire observer que notre établissement de Patna, avec ses dépendances de Chapra et Sanguia, n’avait pas rempli toutes les espérances que l’on avait formé en le créant en 1734 : il ne les avait pas non plus tout à fait déçues. Une sorte de mirage précède toutes les affaires en formation ; autrement il n’y en aurait aucune : cette heureuse illusion avait présidé à l’établissement de Patna. Une fois créé, le comptoir avait vécu de succès et de