Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pays lui-même qu’à Jougdia. En 1738, Dupleix comptait lui faire passer 30.000 roupies.


Jougdia.

La loge de Jougdia était approximativement à 300 milles à l’est de Calcutta et à 25 milles seulement de Chittagong : quoique située tout près de la mer, on s’y rendait exclusivement par voie fluviale, le Gange d’abord, le Brahmapoutre ensuite. Les variations du fleuve et les érosions de la mer en ont plusieurs fois modifié l’emplacement et il est impossible de déterminer dune façon précise quel était celui de 1735, lorsque nous nous y établîmes. À ce moment, la loge était à deux lieues de la mer ; en 1757, elle n’en était plus qu’à trois kilomètres ; enfin en 1766, elle fut complètement emportée par les eaux et nous dûmes chercher un autre terrain, qui lui aussi eut ses vicissitudes.

Le comptoir avait été institué pour procurer à la Compagnie diverses marchandises de fabrication spéciale, dont on ne trouvait pas ailleurs la même qualité, tels les garas, les baffetas et les sanas. Nos premiers agents, Ignace et Téchère, envoyés dès 1735, étaient d’origine asiatique : ils recevaient leurs fonds et leurs instructions de Dacca. Cette première année, Dupleix les invita à acheter jusqu’à 40.000 roupies de marchandises, dont partie arriva à Chandernagor par trois bazaras dès le 27 septembre : un second convoi était prochainement attendu. Les marchands de Jougdia portaient le nom de dalales et correspondaient aux banians de Chandernagor. Les documents que nous avons pu consulter sont muets sur les opérations des années suivantes : on peut supposer, sans crainte d’erreur, qu’elles furent d’importance se-