Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/419

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

condaire ; elles venaient les dernières, avant toutefois celles de Balassor, qui étaient pour ainsi dire inexistantes.


Chittagong, le Népal, l’Assam.

En dehors des établissements réguliers que nous avions au Bengale, et qui se réduisaient à Balassor, Cassimbazar, Patna, Dacca et Jougdia, Dupleix caressa encore le projet de s’établir à Chittagong, au Népal et en Assam ; il dirigea même en Assam une expédition qui dura plusieurs mois.

Nous n’avions jamais eu de loge à Chittagong ou Chatigan, mais nos bateaux du Pégou y touchaient quelquefois et s’y livraient alors à quelques opérations. Comme nous n’avions aucun paravana pour y faire du commerce, ces opérations étaient chanceuses. En 1736, un brigantin venant de Pondichéry, le Dauphin, commandé par Vigé, fut obligé d’y relâcher. Le nabab ou plutôt Agy-Hamet exigea, pour lui permettre de continuer son voyage, le quart de la cargaison et pour plus de sûreté, il fit mettre Vigé en prison. Dupleix protesta très vivement ; il prétendit qu’Agy-Hamet avait agi contre tout droit, et ne voulut pas lui reconnaître une part quelconque dans la cargaison ; il n’avait, disait-il, aucune qualité pour trafiquer des droits de la Compagnie[1]. Il fallut néanmoins arriver à composition et après d’assez fortes dépenses, Vigé put quitter Chittagong pour Chandernagor où il arriva le 9 février.

Dupleix voulut profiter de cet incident pour régler définitivement notre situation en ce port. Chittagong pouvait fournir une grande quantité de toiles. Les Armé-

  1. Ars. 4784. p. 12, 16 et 82.