Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/420

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

niens y faisaient un grand commerce et cette même année les Anglais obtinrent la permission de s’y établir sans payer de droits. Pourquoi ne profiterions-nous pas des mêmes avantages ? En 1737, Dupleix fit demander par Burat un paravana pour y faire du commerce ; il était toutefois résolu, s’il fallait payer trop cher, à tout abandonner[1]. Ce fut précisément ce qui arriva : Agy-Hamet émit de telles prétentions que Dupleix laissa tomber de lui-même tous les pourparlers.


L’idée de pénétrer au Népal n’eût même pas un commencement d’exécution. Dupleix avait entendu parler des richesses de ce pays peu distant de Patna et de Cassimbazar et dès l’abord il avait entrevu la possibilité d’y faire du commerce et notamment d’y écouler nos draps de France. Groiselle lui envoya à ce sujet dans le courant de 1737 un rapport que nous n’avons pas retrouvé ; perte infiniment regrettable car il serait curieux de savoir comment on pensait pénétrer au xviiie siècle dans un pays d’un accès encore si peu facile aujourd’hui pour les Européens[2].


Le voyage en Assam n’avait jamais été, semble-t-il, tenté par un Européen. Comme toute terre inconnue, le pays passait pour être d’une grande richesse. Touchant du côté de l’est à la Chine, ayant au sud comme limites les royaumes d’Aracan, de Siam et d’Ava, confinant au nord au Thibet, à l’ouest au Bengale, il offrait depuis l’Hymalaya jusqu’à la mer une succession de plaines, de vallées et de montagnes, où se concentraient les températures et les productions les plus variées. Le Brama-

  1. B. N. 8980, p. 9 et 10.
  2. B. N. 8980, p. 49-53.