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arcates ou siccas, mais en une monnaie de compte ou de convention dite roupie courante, divisée en 16 annas ou 32 ponnes. Lorsqu’on réalisait le marché, on le bonifiait de la différence ou benta existant entre cette roupie et celle avec lequel le compte devait être liquidé. Cette différence était théoriquement de 7 ponnes pour la roupie sicca et de 5 pour la roupie arcate, autrement dit, tandis que la roupie courante était invariablement divisée en 16 annas ou 32 ponnes, la roupie sicca avait cours à raison de 39 ponnes et la roupie arcate à raison de 37. Cela faisait sensiblement entre elles un écart de 18 et de 14 %. Ainsi 100 roupies de compte auraient du se payer par 88 roupies siccas ou 86 roupies arcates, mais dans la pratique il en était tout différemment. Les loges françaises et hollandaises comptaient ordinairement la roupie courante à environ 8 % de perte contre la roupie d’Arcate et à 14 % contre la roupie sicca ; en d’autres termes, 100 roupies courantes équivalaient à 92 roupies arcates et à 86 roupies siccas. Cette proportion n’était d’ailleurs pas absolue ni constante : elle était subordonnée aux besoins du numéraire.

Nous introduisions donc des roupies arcates au Bengale pour les besoins de notre commerce ; mais, ainsi que les roupies siccas, elles n’avaient pas cours dans toutes les parties du royaume. À Cassimbazar notamment et dans la région de Mourchidabad on ne pouvait faire de paiements qu’en roupies siccas. Nous étions donc obligés de nous en procurer. Or, tandis que les Hollandais et les Anglais avaient obtenu du nabab la permission de porter directement leurs matières ou lingots à la Monnaie de Mourchidabad, nous étions obligés de nous défaire de nos espèces entre les mains d’un changeur. Celui-ci commençait par faire la balance entre les roupies siccas et les