Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

accorder un paravana conforme à celui des Hollandais, il ferait venir des matières d’argent sur les vaisseaux de la Compagnie pour être frappées et converties en roupies. À ces causes et en considération du bénéfice qu’il en reviendra à l’Empereur, nous luy accordons la permission d’apporter les dites matières d’or, d’argent et de cuivre à nos tancassals en payant les mêmes droits que payent les Hollandais. — Fait en date du 17 du mois de Ramazan, l’an 30 du règne de l’Empereur (ou le 10 janvier 1738)[1]. »

Ce paravana ne conférait pas à la Compagnie l’autorisation de frapper directement monnaie. La fonte des roupies devait continuer à se faire dans les ateliers du nabab et par les soins de ses propres ouvriers. La Compagnie obtenait seulement le droit de faire fondre en roupies siccas à la monnaie de Mourchidabad une certaine quantité de lingots d’argent, sans passer par aucun intermédiaire et la faculté d’introduire au Bengale une quantité deux fois supérieure de roupies de Pondichéry, sans avoir autre chose à payer que le banta d’usage.

Les avantages n’étaient point comparables à ceux obtenus par Dumas à Pondichéry ; ils n’en furent pas moins très réels. Le paravana du 10 janvier rétablit partout la sécurité du commerce. Après sa signature, il fut convenu avec les marchands qu’ils prendraient de nouveau la roupie arcate à 8 % de banta de la courante, c’est-à-dire à 92 arcates pour un compte de 100 roupies courantes. Le banta de la sicca fut porté à 14 rs. 6 annas ; il eut pu, écrivait Dupleix, être poussé jusqu’à 17, mais c’eut été faire tomber la roupie arcate et la réduire à la courante ; il voulut l’éviter en soutenant cette dernière autant qu’il était en son pouvoir. Quant aux espèces ou

  1. Cité par Zay, Histoire monétaire des Colonies Françaises, p. 236.