Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/455

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attendu les ordres ou intentions du Conseil supérieur. Le passage est à citer en entier.

« Vous ne devez pas ignorer, disait-il, que nous avons des ordres de la Compagnie, qui nous donne la liberté de faire l’usage de vos ordres suivant que nous les trouverons convenables à la situation des affaires ; elle nous permet aussi d’agir de même sur ceux qu’elle pourrait nous donner. Sa façon de penser est suivant les règles de la prudence, elle juge que, comme nous sommes sur les lieux, nous devons mieux savoir qu’elle et que vous les différents biais que l’on peut donner à une affaire et la manière de la terminer. Vous-mêmes, Messieurs, et vos prédécesseurs ont pensé ainsi ; toutes les lettres ne font mention d’autre chose et on a toujours laissé à la prudence de votre conseil de terminer le mieux qu’il lui serait possible les mauvaises affaires que l’on pourrait susciter.

« C’est donc suivant les ordres de nos maîtres que nous avons agi dans la dernière affaire ; ils nous y autorisent. Ainsi c’est d’eux que nous attendons le blâme ou le remercîment. Quand même nous eussions agi contre vos ordres, ce que nous n’avons pas fait, vous ne pouvez, en conséquence de leur intention, nous blâmer de ne pas les avoir suivis, parce que sans doute nous ne les eussions pas avoués convenables à la situation des affaires. Supposons, s’il vous plaît, pour un moment que nous eussions pu attendre vos réponses pour la conclusion de l’affaire, elles ne nous fussent parvenues qu’à présent. Trois mois peut-être ne suffiraient pas pour mettre vos ordres à exécution, c’est-à-dire terminer suivant vos intentions et si ces intentions ne convenaient pas et qu’il fallut d’autres réponses, où cela ne nous mènerait-il pas ? Comment pourrions-nous fournir la cargaison des vaisseaux qui nous étaient destinés ? Pensez-vous que la Compagnie se contentât des raisons que nous pourrions lui donner touchant l’hivernage de ses vaisseaux sur l’attente de vos ordres ? Elle nous ren-