Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/458

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

intrigue secrète du courtier Indinaram, intéressé en quelque façon dans la conclusion de cette affaire. Non seulement le paravana n’avait pas été offert, mais il n’avait pas même été sollicité ; on nous avait purement et simplement forcés de le prendre. Loin de croire que, par suite de cet accord, le cours de nos roupies serait facilité au Bengale, il était convaincu qu’il y avait avec le nabab un engagement tacite de ne plus porter dans le Gange que des matières d’argent. Le jour où il verrait que nous continuons à porter une grande quantité de roupies et peu de matières d’argent, il était à craindre qu’il ne nous suscitât de nouvelles chicanes et qu’il nous défendît absolument l’usage des roupies arcates.

Le Conseil se défendait d’avoir voulu se servir de la force contre le nabab ; il avait seulement voulu insinuer que, dans une affaire de cette importance, un peu plus de fermeté employée avec prudence eût été convenable et Dupleix en avait manqué. Il n’estimait pas déshonorant de porter nos matières à la Monnaie de Mourchidabad, mais après les efforts faits pour obtenir cette permission à Pondichéry, l’abandonner au Bengale était plutôt ridicule. N’est-ce pas Dupleix lui-même qui, par sa lettre du 3 septembre 1737, avait proposé de recourir aux offices de Nizam pour obtenir le libre cours de nos roupies ?

Il désavouait formellement s’être servi de l’expression de fripons.

Les explications mêmes de Dupleix prouvaient bien qu’à l’origine de l’affaire, il n’en avait pas informé le Conseil supérieur.

Le Conseil supérieur ne croyait pas que la Compagnie dût trouver le même bénéfice à porter nos matières à la