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Monnaie de Mourchidabad qu’elle le trouvait à Pondichéry. À l’appui de cette opinion, il invoquait un compte que venait précisément de lui envoyer Dupleix sur la conversion dune partie d’argent en roupies siccas. L’opération portant sur 440 marcs ou 81.000 roupies n’avait donné que 20 roupies de bénéfices, ce qui était très peu de chose.

Malgré les avantages exposés par Dupleix, les Anglais n’avaient jamais voulu accepter de porter leurs matières à Mourchidabad ; ils avaient toujours fait leur commerce en roupies madras et arcates et ils le faisaient encore.

Enfin le Conseil répondait en ces termes au dernier paragraphe de la lettre de Dupleix :

« Que de fureur et d’emportement ! Est-ce ainsi qu’un inférieur doit écrire à son supérieur ? Comme ce n’est qu’en vertu de l’autorité que la Compagnie nous a confiée que nous donnons des ordres à Bengale, c’est à elle de venger l’autorité blessée et la façon injurieuse avec laquelle Messieurs de Chandernagor nous traitent. On peut lire et relire notre lettre ; l’on n’y trouvera rien de pareil à ce que ces Messieurs prétendent faussement y avoir trouvé ni que nous ayons voulu les faire passer pour des fripons. On peut refuser d’allouer une somme pour avoir été dépensée mal à propos, sans pour cela attaquer ni blesser la probité de celui qui a fait la dépense[1]. »


5. La fin du conflit. — L’opinion de la Compagnie.

Telle fut la querelle des roupies. Nous l’avons relatée tout au long parce qu’elle est la seule, ayant éclaté entre les conseils, sur laquelle nous ayons les explications à peu près complètes des deux adversaires. On pourra juger par

  1. A. P., t. 5, p. 133.