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CHAPITRE XI

L’affaire des Jésuites.


L’affaire des roupies n’avait à aucun moment compromis les intérêts de la Compagnie ; celle des Jésuites que nous allons raconter, ne troubla pas davantage la sécurité de nos comptoirs. Les désordres purement moraux sont généralement peu ressentis par les générations qui les suscitent et qui s’y complaisent ; c’est l’histoire seule qui le plus souvent les dramatise et les amplifie, en les isolant des autres affaires où d’ordinaire ils se perdent comme une fumée se dissipe dans l’infini. La querelle où Dupleix se plut à tenir en échec l’autorité du Conseil supérieur, en soutenant les Jésuites contre les Capucins, laissa les fidèles assez indifférents ; elle n’en est pas moins curieuse comme tout conflit d’attributions où l’autorité civile est aux prises avec des droits ou des revendications ecclésiastiques.


I. Le conflit créé par Dirois.

Lorsque les Français bâtirent la loge et le fort de Chandernagor, leurs premiers aumôniers furent les Jésuites. Afin qu’ils ne fussent point troublés dans leurs fonctions par les Pères Augustins d’Hougly, le P. Louis de Picdade, visiteur pour le Bengale de l’Église de Saint--