Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/488

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en quoi consistent les privilèges de l’Église Gallicane. Le roi et les parlements du royaume répriment tous les jours l’abus que font les gens d’Église de leur autorité, sans peur pour cela de toucher à l’encensoir. Les Jésuites ont grand intérêt de vous entretenir dans les sentiments où vous êtes de recevoir aveuglement et sans examen tout ce qui est proposé par l’évêque et le curé, comme vous dites que votre catéchisme vous renseigne. Vous devriez penser qu’étant à la tête d’un conseil, vous êtes dans une obligation particulière de maintenir les usages du royaume et qu’ayant la direction des affaires de la Compagnie, vous ne pouvez vous dispenser de soutenir ses intérêts. »


La main à l’encensoir, les enseignements du catéchisme ! décidément la discussion dégénérait de plus en plus eu une querelle de lutrin. Dupleix répondit le 10 juillet sur deux points seulement.

Le Conseil l’accusait d’avoir rétabli les Jésuites dans leurs fonctions contre ses ordres formels. C’était doublement inexact : d’abord ils n’avaient aucune entrée dans la loge que le P. Anselme seul administrait ; ensuite ils n’avaient jamais cessé d’exercer leurs fonctions curiales, même au plus fort de la dispute ; ils avaient pendant tout ce temps baptisé, marié, enterré et administré la communion, sans qu’il y ait jamais eu le moindre obstacle. Le Conseil supérieur avait-il jamais donné des ordres pour les empêcher d’exercer leur ministère ? non ; pourquoi alors l’accuser d’avoir rétabli un état de choses qui n’avait jamais cessé d’exister ? Le Conseil lui attribuait une aveugle soumission à l’évêque de St -Thomé sur l’instigation des Jésuites ; c’est une faiblesse qu’il ne s’était jamais connue.

Cette réponse est assez sage ; la seconde l’est un peu moins. On avait mal interprété, écrivait-il, sa lettre du