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Le conseil supérieur ne parut pas mécontent de celle solution. Il écrivit le 20 octobre à l’évêque St-Thomé :

« Nous nous flattons qu’au moyen de ces nouveaux arrangements toutes difficultés seront levées et qu’il ne s’agit plus que de coopérer les uns et les autres à leur exécution. Pour nous nous tacherons autant que nous le pourrons de ne point perdre de vue cet esprit de paix et de conciliation dans lequel le concordat a été dressé. Nous avons chargé M. Signard l’un de nous qui vous remettra la présente, de vous en assurer de notre part. »


7. L’opposition des Jésuites à Dupleix.

Dupleix fut, nous l’imaginons, plus satisfait encore, mais son triomphe ne fut pas de longue durée. Les Pères Duchamp et Jousselin furent respectivement nommés curé et vicaire le 10 janvier 1736, mais, peu de temps après, ils faisaient à Dupleix la même opposition que le P. Pons avait faite à Dirois.

La cure ayant été transférée à la loge, le directeur du Bengale crut, en effet, pouvoir de sa seule autorité établir le pain béni, ordonner des enquêtes et arrêter l’heure des messes, sans en rien communiquer au P. Duchamp ; il voulut obliger ce Père à célébrer les vêpres à la loge les dimanches et fêtes ordinaires, comme l’avait fait Dirois ; le Père protesta, et, comme Dupleix resta sourd à ses demandes, il les exposa à la Compagnie dans une note en cinq articles. Il rappelait qu’aux termes de la lettre du P. Legac, du 26 octobre 1731, les jésuites ne devaient les vêpres en l’église de la loge que les jours de grandes fêtes. S’il avait consenti pendant plusieurs mois à les dire aussi les dimanches et fêtes ordinaires, c’était par déférence pour Dupleix, mais l’expérience avait prouvé qu’il n’y