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5. Les comptoirs de la Compagnie dans l’Inde.

Jetons maintenant un rapide coup d’œil sur les divers comptoirs ou localités où se pratiquait notre commerce de l’Inde. Et d’abord ceux de l’Inde elle-même ; c’étaient Chandernagor, Cassimbazar et Balassor au Bengale ; Mazulipatam et Yanaon aux côtes de Coromandel ou d’Orissa, Calicut, Mahé et Surate à la côte Malabar prolongée jusqu’au Konkan.


Il sera plus spécialement parlé du Bengale, où Dupleix devait pendant dix ans exercer son activité, au chapitre consacré à la situation de Chandernagor en 1731. Mazulipatam, jadis l’une des villes les plus commerçantes de l’Inde, était dans un triste état ; il ne s’y faisait presque plus d’affaires. Notre loge, concédée par firman de 1687, se trouvait à quelque distance de la mer, à proximité des loges anglaise et hollandaise. Le local que nous y occupions fut acheté par Courton en 1723 pour 390 pagodes. Le même agent avait proposé de faire l’acquisition de l’île de Divy, à l’embouchure de la Kistna. Le Conseil Supérieur ne crut pas devoir entrer dans ses vues. Cette île avait été concédée précédemment aux Anglais par un firman du Mogol, sous réserve que cette cession ne porterait pas préjudice aux droits du nabab. Celui-ci prétendit que l’île lui rapportait de gros revenus et demanda comme indemnité une somme considérable. Les Anglais aimèrent mieux tout abandonner. Le Conseil Supérieur pensa sagement que, dussions nous souscrire aux exigences du nabab, nous nous trouverions encore en face du droit de priorité des Anglais, et la Compagnie estima de son côté qu’à moins d’avantages commerciaux