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l’Inde, que nous avions commencé à nous établir en 1668 ; de ce lieu, l’autorité n’avait pas tardé à passer à Pondichéry. Les dettes contractées par l’ancienne Compagnie et qu’elle n’avait pu acquitter, l’avaient obligée à réduire le nombre de ses employés. La nouvelle voulut en 1720 rendre au comptoir son lustre primitif et elle y envoya 6 ou 7 employés qui formèrent un Conseil supérieur dont le directeur était Pilavoine. Mais les dettes qui, avec les intérêts des intérêts, s’élevaient à plusieurs millions, continuaient de peser sur les affaires et, comme nous ne fîmes aucun effort commercial, il fallut à nouveau en 1724 congédier les employés. D’Angest, Aumont, Duplessis et David repassèrent à Pondichéry où le gouverneur leur donna d’autres affectations pour éviter de les renvoyer en France. Il ne resta plus en place que le directeur Grangement, et un conseiller, Flacourt. Notre situation se trouva alors humiliée au point que le gouverneur maure nous retira le droit d’arborer notre pavillon et de délivrer des passe-ports à aucun navire particulier.

Le commerce français, comme d’ailleurs la ville elle-même, ne devaient jamais retrouver leur ancienne prospérité. Le lustre de Surate devait s’effacer peu à peu devant la prospérité croissante de Bombay.


6. Les comptoirs hors de l’Inde.

Les localités du pays où nous faisions du commerce en dehors de l’Inde étaient, par ordre alphabétique : Achem, Bassora, Bender-Abbas, la Chine, Manille, Moka et le Pégou.

Jusqu’en 1725 nous ne tentâmes rien à Achem. Les Anglais en étaient exclus depuis plusieurs années et,