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seuls, les Danois de Tranquebar y expédiaient des bateaux en vertu de traités remontant à quarante ans. En 1725, le roi d’Achem envoya un messager au Bengale pour ouvrir des relations entre son maître et le Conseil de Chandernagor. Ce fut le Conseil Supérieur qui répondit à ces ouvertures par l’envoi du Triton au mois d’août 1726. Le voyage fut mauvais, en raison des troubles politiques du pays. Les opérations continuèrent néanmoins les années suivantes avec des fortunes diverses, mais elles furent en général peu fructueuses.


Nous faisions du commerce avec Bassora, sans doute depuis le jour où nous nous établîmes à Surate ; quand nous nous installâmes au Bengale, nos navires partirent surtout de Chandernagor. Ce voyage, bien qu’il fut réputé avantageux, ne donnait pas toujours d’heureux résultats. En ce pays où les Anglais, les Hollandais et les Français se disputaient la clientèle, le succès tenait surtout à une heureuse proportion dans les marchandises importées et qui consistaient en mousselines, opium et soieries ; s’il en arrivait en abondance, elles se vendaient à bas prix et tout était compromis. Nous n’avions pas de comptoir à Bassora ; les navires qui venaient en ce port essayaient d’y vendre leurs marchandises pendant la durée normale de leur séjour ; s’ils n’y pouvaient parvenir, ils laissaient un subrécargue pour terminer les opérations. La défense générale de nos intérêts était confiée aux Carmes, qui exerçaient les droits consulaires sans en avoir la fonction effective ; les commerçants se plaignaient en général qu’elle fut mal assurée contre les exigences sans cesse renaissantes des autorités turques.

Les navires allant en Perse s’arrêtaient parfois à