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Bender-Abbas, où ils déposaient quelques marchandises. Nous y eûmes un instant une loge, mais on n’en tira jamais une grande utilité et en 1727 elle était totalement tombée en ruines. Bender-Abbas et Bassora exportaient surtout des raisins secs, des dattes, de l’ambre, du cuivre et des monnaies d’or de Venise et de Hollande.

Le commerce de Chine était réputé l’un des meilleurs, parce que les retours se faisaient en or et en marchandises propres pour l’Europe, mais il n’offrait aucune sécurité. Tyrannisés par les mandarins, trompés par les marchands et interprètes, on était encore exposé à la rapine des voleurs dont le pays était rempli. Nous avions néanmoins fondé à Canton un comptoir dont La Bretesche était directeur en 1723 avec Tribert de Tréville comme sous-directeur, Duvelaër et Renault comme employés. En 1724, Tribert remplaça La Bretesche. La Compagnie faisait généralement le commerce de Chine par des vaisseaux partant directement de France ; en 1726, elle décida qu’ils partiraient de Pondichéry, mais toujours pour son compte ; elle acceptait pourtant que les particuliers pussent y charger à fret, tant pour l’aller que pour le retour. La constance n’était pas la qualité dominante de la Compagnie ; en 1727, elle résolut de reprendre son commerce de France, tout en exprimant au Conseil Supérieur le désir qu’il continuât ses armements particuliers.


Les Français n’allaient à Manille que depuis 1720 ou 1721 ; jusqu’en 1731, un seul armement procura un bénéfice assez appréciable, d’autres n’avaient rendu que leur capital ; ceux de 1720 et 1726 donnèrent de la perte.


Le comptoir de Moka n’avait d’utilité que pour le com-