Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/80

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nous sommes pénétrés de douleur des mauvais traitements que nous avons reçus par la lettre du 20 février 1722 qui nous a accablés de tristesse de nous voir accusés de manèges secrets et soupçonnés d’infidélité. Nous supplions très humblement nos seigneurs de croire que nous avons régi et gouverné les affaires de la Compagnie en honnêtes gens avec toute l’application et le zèle possibles ; il nous sera très aisé de le justifier dans la suite, si cela est nécessaire et que cela nous soit permis lorsque nous serons à portée de le faire. Les sieurs Lenoir et Delorme sont dans la résolution d’aller rendre compte de leur conduite et de repasser en France par le premier vaisseau[1] ».

Lenoir de son côté se défendait avec une certaine hauteur : « Ayant été nommé par deux fois pour remplir la place de gouverneur en conséquence des délibérations du conseil des 11 octobre 1721 et 17 août 1722, je continue d’en faire les fonctions le mieux possible jusqu’à ce qu’il vous ait plu de nommer une personne pour remplir cet emploi. Pour lors, je m’en démettrai avec plaisir ; après quoi je retournerai en France. Je vous prie de ne pas trouver mauvais que je n’aille pas à Surate, n’ayant point d’inclination à rester aux Indes, malgré la nécessité où je me trouve de travailler pour me procurer le nécessaire et à mes enfants, ayant perdu le peu de biens que j’avais laissés en France[2] ».

Il écrivit encore à la Compagnie, conjointement avec Delorme : « Nous ne savons, Messieurs, sur qui doit tomber le soupçon d’infidélité que vous marquez avoir par votre dernière lettre. Est-ce sur le sieur Dumas, que vous révoquez ? Nous le croyons le plus intelligent de vos

  1. Arch. col., C272. p. 205. Lettre du 23 janvier 1723, signée Lenoir, Dupleix, Legou, Delorme, Vincens et Delahaye.
  2. B. N., 9354. p. 100.