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l’attribua néanmoins à Dirois, qui était le dernier conseiller, puis il demanda l’avis du Conseil (10 octobre).

Chacun formula comme il le voulût ses observations et Dupleix représenta que le poste lui revenait par droit d’ancienneté. Toutefois la séance fut renvoyée au lendemain, afin de permettre à chacun de mieux réfléchir sur la situation.

Dans l’intervalle, Dupleix adressa à Lenoir la lettre suivante :


« Monsieur,

« Sur la proposition que vous avez faite ce matin au Conseil de nommer le sieur Dirois pour directeur par intérim du comptoir de Chandernagor, j’ai eu l’honneur de vous représenter dans l’instant que ce poste m’appartenait par droit d’ancienneté après MM. Delorme et Legou, second et premier conseillers, que ces Messieurs pouvant avoir des raisons que j’ignore de ne pas accepter ce poste, rien ne m’empêchait de l’accepter et de partir sur-le-champ pour aller en prendre possession, que le sieur Dirois, n’étant que le dernier conseiller, ne pouvait y être nommé au préjudice de ceux qui le précèdent.

« Sans entrer dans aucune discussion sur les raisons qui peuvent vous engager à me faire un tel passe-droit, je me contenterai de vous représenter encore par cet écrit qu’au défaut de Messieurs Delorme et Legou, ce poste m’est acquis, que je suis prêt de partir par le même vaisseau qui doit passer le sieur Dirois.

« L’autorité que la Compagnie vous donne de nommer aux emplois ne vous ôte pas la liberté de représenter nos droits ; le mien est fondé sur le naturel et sur les ordres mêmes de la Compagnie dont voici la teneur. »

Ici Dupleix rappelait la lettre des commissaires du roi, puis il ajoutait :

« Vous voyez, Monsieur, que le droit naturel et les ordres de