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Gontour, Acclemanar et Narzapour, qui complétaient notre établissement de Mazulipatam. Il donna en même temps l’ordre de rétablir notre comptoir d’Yanaon, et céda personnellement à Dupleix le port de Malousbender à la côte d’Orissa. Sur notre recommandation, le jeune fils de Muzaffer j. ne fut pas oublié ; il obtint Adony, Raichour, Bijapour, Carnoul, Cudappa et d’autres territoires moins importants.

Rien ne fut changé dans les projets de Dupleix comme dans ceux de Bussy. Sans s’être concertés, tous deux jugèrent de la même façon la révolution qui venait de s’accomplir et les conséquences que nous en pouvions tirer. Dès le 24 février, Dupleix écrivait à Bussy qu’il n’y avait qu’un parti à prendre : continuer à marcher jusqu’à Haïderabad, maintenir en place Ramdas Pendet et assurer le nouveau soubab que nous ne désirions que la paix.

« Au surplus, disait-il, mettez-vous en tête que vous faites la loi dans cette armée ; n’en abusez pas et menez tout au but que je désire… Tout votre but et le mien doivent être de conserver les possessions de la Compagnie, de les augmenter même ; voilà quelle doit être votre attention dans toutes les circonstances où vous vous trouverez… Quand vous aurez tout terminé, affectez beaucoup d’affabilité pour tout le monde et tâchez de vous attirer l’amitié de ces gens-là. » (A. V. E 374824 janvier).

Sans avoir reçu cette lettre, Bussy voyait déjà tout le Décan à ses pieds.

« Voici selon moi, écrivait-il le 21 février, le moment de faire de grandes choses… Toute l’armée et en général grands et petits ne reconnaissent que vous et les Français… Les trésors de Golconde nous seront remis à notre arrivée, si vous le voulez. Je crois que la nation peut tirer de très grands avantages