Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/11

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de cette révolution ci… On nous promet de belles choses, si nous voulons aller jusqu’à Golconde. Nous sommes trop avancés, je pense, pour reculer et toute notre attention devant être d’étendre la gloire du nom français et de procurer le bien de la Compagnie, il ne se présentera jamais une plus belle occasion de la faire sûrement. Je mettrai tout en usage pour faire l’un et l’autre… Mes premières lettres ne permettaient pas tous ces avantages ; mais le génie de Ramdas Pendet, la crainte des armes françaises, la vénération que l’on a pour notre nation, la certitude où l’on est de ne rien faire si nous abandonnions, tout cela nous met dans le cas de faire la loi et de tirer des avantages plus grands mêmes que ceux que nous eussions eu lieu d’espérer du vivant de Modin kh. [Muzaffer j.]. Si vous jugez à propos, comme je le pense, que nous continuions d’accompagner le nouveau nabab, moi et nos messieurs sommes disposés à nous sacrifier. »

« J’ai maintenant les bras liés, ajoutait-il le 22 ; mais une fois pourvu de vos nouveaux ordres, laissez-moi faire, vous serez content de ma gestion… De Pondichéry vous gouvernerez Golconde et ses dépendances comme si vous y étiez… J’entrevois de trop belles choses pour croire que vous soyez d’humeur à prendre un autre parti que celui de protéger le nouveau nabab… Notre poignée de monde commande ici absolument. » — A. C. C2 83, p. 8-11.

Ainsi, sans s’être entendus mais simplement par leur connaissance de l’âme indienne, Dupleix et Bussy nom seulement n’avaient pas été déconcertés par la révolution imprévue du 11 février[1], mais ils en tiraient au contraire les présages les plus favorables. La nécessité

  1. Il résulte cependant d’une lettre de Dupleix en date du 8 mars que Bussy aurait eu un moment l’idée de ramener nos troupes à Pondichéry après la mort de Muzaffer j. La vérité est que celui-ci ne voulut pas s’engager plus loin, sans en avoir reçu l’ordre, mais dès le lendemain, il écrivait à Dupleix qu’il était nécessaire d’accompagner Salabet j. jusqu’à Golconde.