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ressources chez vous. Non seulement vous êtes un militaire intrépide, mais en même temps un ministre consommé. La pénétration de vos idées a lieu de m’étonner. Que ne méritez-vous pas, mon cher Bussy, avec des talents aussi admirables et combien ne m’applaudis-je pas d’avoir insisté sur votre retour… Au milieu de ce labyrinthe, vous allez vous honorer plus que jamais… Il y a longtemps que je vous répète que là où vous êtes je n’ai aucune inquiétude… Que de mauvais quarts d’heure en moins, si j’avais de ces côtés (c’est-à-dire dans le Carnatic) un autre Bussy ! »

Et, comme pour le premier mémoire, c’était une approbation sans réserve des projets exposés. Toutefois Dupleix ne voyait pas sans quelque peine le sacrifice possible de Salabet j., mais pouvait-on espérer une réaction quelconque de ce prince faible et mal conseillé ?

« Vous avez raison de dire qu’avec de pareils fourbes il faut l’être plus qu’eux. Vous trouverez toujours plus de bonne foi chez le Marate et je vois toute apparence que malgré nous nous serons obligés d’en venir là et qu’il sera bien difficile d’observer un certain milieu entre ces deux puissances. Celle des Marates prend si fort le dessus que l’autre sera obligée de succomber et ce n’est qu’à l’ombre de nos drapeaux qu’elle se soutient encore un peu. Je pense comme vous qu’il convient de faire en sorte de sauver les débris de la puissance mogole, mais il n’en faut pas être la dupe. »

Le second mémoire de Bussy fut bientôt suivi d’un troisième (6 septembre) qui porte le titre assez curieux de : Entretien de deux seigneurs mogols sur l’état présent des Français dans le Décan, leurs qualités militaires et politiques par comparaison avec les Anglais, avec des réflexions sur cet entretien.

Les deux seigneurs en question n’étaient autres que Mir Mohamed Oussen et Coja Abderrhaman, fils de Calender kh. ci-devant