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ce n’était pas signe qu’il voulut rendre effective la rupture avec Salabet j.

Comme suite à ses lettres et pour donner à sa politique une base solide, Bussy s’attachait plus que jamais à terminer avec Mohamed Oussen pour la paie de nos troupes. Il y parvint enfin vers la mi-août et obtint qu’à compter du 1er septembre divers fermiers nous fourniraient tous les mois les sommes qui nous étaient nécessaires. Cet arrangement ne liquidait pas les dettes qui s’élevaient à 52 laks et n’était avantageux ou plutôt n’assurait l’avenir que si des terres nous étaient données en nantissement ; or c’était chose que le soubab ou son premier ministre pouvaient seuls accorder et ils n’y étaient rien moins que disposés. À peine connut-il l’accord conclu par Mohamed Oussen, qu’afin de le rendre inopérant Lasker kh. nomma un autre gouverneur d’Haïderabad. Le jeu était visible ; Bussy parut ne pas le comprendre et envoya au nouveau gouverneur ses félicitations, mais en même temps il lui demanda à titre d’épreuve un lak de roupies pour la garnison d’Aurengabad. Ce qu’il prévoyait arriva ; pour ne pas exécuter l’accord, le successeur de Mohamed Oussen ne rejoignit pas son poste, soi-disant sur un ordre du soubab. Le règlement des difficultés ne pouvait dès lors se faire qu’à Aurengabad et Bussy entreprit de s’y rendre aussitôt qu’il aurait reçu des renforts de Pondichéry[1].

  1. Nous avons un état des cipayes que Bussy trouva à Haïderabad à son retour de Mazulipatam. Il y avait 5.700 cipayes, coûtant ensemble 141.568 rs. par mois et répartis en huit corps commandés respectivement par :

    Abdoul Rhaman avec 1.145 hommes, coûtant 34.081 rs.
    Mamoud kh. « 919 « « 27.765 rs.
    Aboubaker « 454 « « 14.090 rs.
    Ecker kh. « 551 « « 9.360 rs.
    Lar kh. « 548 « « 9.500 rs.