Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à son ami Marion du Mersan, en ce moment en route pour France, nous éclairera mieux encore sur les pensées et les intentions de Bussy à cette époque de sa carrière, où tout paraissait lui sourire.

Dans une première partie, il lui racontait les événements depuis son arrivée à Haïderabad jusqu’à son entrée à Aurengabad. Inutile de l’analyser. Dans une seconde, Bussy entrait dans des considérations de politique générale et s’exprimait avec un certain scepticisme, qui jette un jour un peu nouveau sur son caractère.

« La gloire militaire, disait-il, ne doit intéresser que faiblement ceux qui sont au service de la Compagnie à moins qu’elle ne procure à son commerce des avantages solides. Les intérêts de la Compagnie inséparables de ceux de l’État sont si bien liés dans cette partie avec l’honneur de la nation en général qu’il faudrait être tout à la fois homme de guerre, homme de cabinet et homme de commerce. Je suis bien éloigné de réunir ces trois qualités, mais je voudrais seulement convaincre la Compagnie de mon zèle pour ses intérêts que j’ose dire avoir été le principal but de toutes mes opérations… »

Tout est actuellement tranquille, a Les Français sont tout à la fois protecteurs, amis, arbitres et médiateurs ; j’ai la satisfaction de voir que les travaux continuels d’une campagne de quatre ans, pendant lesquels on a vu les événements les plus singuliers, et toutes mes opérations suivies du plus heureux succès, ont procuré à la Compagnie de riches établissements et assuré à Salabet j. l’héritage de ses pères… »

Après avoir exprimé, comme à Roth, la crainte que sur des rapports envoyés de l’Inde la Compagnie ne rappelât ses troupes et ne laissât la voie libre aux Anglais[1]

  1. Bussy nous apprend incidemment que ce n’étaient pas seulement les Anglais mais encore les Portugais qui voulaient nous supplanter dans le Décan ; il disait avoir entre les mains un projet d’accord entre le vice-roi de Goa et les ministres de Salabet j.