Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/161

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on garderait un secret inviolable sur les projets ou desseins qu’on aurait en vue ; on ne devait même pas en parler à son ami le plus intime ;

toutes les promesses ou offres qui seraient faites par le parti opposé pour détacher de l’alliance l’un des confédérés seraient fidèlement exposées, afin qu’il y fut pourvu, s’il était nécessaire, à la satisfaction de l’intéressé ;

lorsque Bussy serait en possession de toute l’autorité, il s’emploierait pour faire obtenir à divers confédérés des jaguirs à leur convenance ;

Bussy jouirait enfin des mêmes honneurs que ceux qui étaient rendus au soubab ; de son côté il aurait pour les confédérés les égards que l’état et le rang de chacun d’eux demandait. (B. N. 9158, p. 74-75).

Sur ce plan, on devait d’abord travailler à renverser Lasker kh., puis rendre la liberté aux frères de Salabet j. Les circonstances décideraient du reste, sans jamais perdre de vue nos intérêts, notre crédit et le maintien de notre autorité.

Le renversement de Lasker kh. se fit de la façon la plus naturelle. Ce haut seigneur comprenant que ses menées avaient été percées à jour, proposa lui-même de résigner ses fonction. Bussy s’empressa de faire refuser l’offre sous prétexte qu’il ne voulait en rien s’immiscer dans les affaires intérieures du Décan, mais en secret il fit agir les conjurés pour rendre sa situation intenable et au bout de quelques jours Lasker kh. donna à nouveau sa démission, qui cette fois fut acceptée. On le nomma par une sorte de compensation gouverneur du Bérar, mais comme ce poste était déjà occupé par Ragogy Bonsla, qui prétendait être indépendant, c’était une façon de créer entre les deux hommes un antagonisme favorable à nos intérêts. S’il ne s’entendait pas avec Ragogy, comme il était