vraisemblable, Lasker kh. serait oblige de lever 7 à 8.000 hommes pour faire valoir ses droits : la dépense suffirait à le ruiner. Chanavas kh., hier encore notre ennemi, hérita de sa succession comme premier ministre.
Dupleix eut désiré qu’on prit des mesures plus graves et il conseilla à Bussy de faire arrêter Lasker kh. et de l’envoyer sous bonne escorte à Mazulipatam et de là à Pondichéry. Bussy refusa de s’engager dans cette voie en disant que, malgré sa chute, cet homme jouissait encore d’un grand prestige et qu’une telle mesure risquait de provoquer un mouvement dont nous ne serions pas les maîtres et peut-être une intervention peu amicale de Balagirao. Il s’agissait de faire de la politique et non de la morale.
La libération des frères du soubab ne fut pas moins aisée. On se rappelle que Lasker kh. les avait fait emprisonner en lui faisant croire qu’il le débarrassait de concurrents dangereux, alors qu’il ne cherchait qu’à imposer sa propre autorité. Lorsque Bussy revint à Aurengabad, il se garda bien, au milieu des démonstrations d’amitié que lui prodigua Salabet j., de témoigner quelque intérêt à ses frères et il parut indifférent à leur sort jusqu’au jour où le changement de ministre lui permit d’intervenir sans se compromettre inutilement. Désireux de ne rien livrer au hasard, il commença par faire sonder le gouverneur de Dauladabad, qui, après bien des réticences, finit par demander 50.000 rs. comptant et 2 laks de jaguir. Or il se trouva que dans le même temps Balagirao cherchait également à se faire livrer les princes pour avoir une occasion d’intervenir dans les affaires du Décan et il offrait à cet effet 3 laks comptant et autant en jaguirs. Le gouverneur hésitait entre les deux propositions. Bussy l’ayant appris sentit la nécessité de ne pas laisser à Bala-