Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/164

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Ces questions réglées, Bussy devenu le véritable ministre du Décan s’occupa de consolider sa situation en établissant avec Balagirao les meilleurs rapports possibles ; il s’était rendu compte que, malgré l’hostilité de la vieille Tara Baye, le pouvoir était réellement entre les mains du péchoua et que si celui-ci avait des envieux, dont quelques-uns formaient des projets pour l’abattre, tous ces rivaux se rangeaient sous son pavillon au moindre ordre et lui envoyaient aussitôt leurs troupes. Nulle possibilité de dissocier une force si parfaitement unie.

Comme Bussy avait appris la langue des Maures pour mieux connaître leur caractère et surtout pour pouvoir converser sans interprète avec Salabet j., il était de moins en moins embarrassé pour démêler tous les fils de la politique indienne et exercer sur l’esprit du prince une influence qu’il devenait difficile de contrarier. Son ingéniosité n’était jamais de court. En décembre, Salabet j. avait besoin d’argent et ne savait où en trouver : ses ministres étaient également impuissants. Bussy eut l’idée de mettre pour ainsi dire à l’encan plusieurs gouvernements soit en renouvelant moyennant finances les pouvoirs de ceux qui les détenaient soit plutôt en faisant faire dans les mêmes conditions de nouvelles nominations. Ce procédé quelque peu asiatique rapporta immédiatement 19 laks de joyeux avènement des nouveaux titulaires, en même temps qu’il permit de mettre en place des hommes qui nous étaient dévoués. Ce fut un double avantage. C’est ainsi que le gouvernement d’Haïderabad fut donné pour cinq ans à un nommé Safquichen kh., moyennant un fermage annuel de 40 laks, dont 12 furent versés comptant. Le gouvernement d’Adony et de Raïchour fut de même accordé à Néamet Oulla kh.