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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/165

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moyennant un versement initial de 5 laks. Un nommé Abdouladi kh., frère de la veuve de Mouzafer j., reçut la forteresse de Mahour sous condition d’un présent de deux laks. Comme Mortiz Ali hésitait à accepter la nababie d’Arcate, Bussy voulait qu’on en disposât en faveur du tout jeune fils de Muzaffer j., et, en attendant lui fit donner un jaguir de 200.000 rs. Il fit également attribuer cinq forteresses considérables à des parents de Néamet Oulla kh. et de Calender kh. Le quélidar de Beder fut une de nos créatures. Ainsi Bussy se trouva effectivement le maître de toute l’administration du Décan. A la cour même du soubab il fit tout changer jusqu’au moindre domestique.

Ayant ainsi consolidé sa situation à Aurengabad, Bussy songea à aller lui-même occuper les quatre circars, puisqu’aussi bien ils lui avaient été personnellement attribués. Depuis trop longtemps il ne vivait que d’expédients ; la possession des circars lui donnait enfin des revenus réguliers ; encore fallait-il qu’il les touchât et il ne pouvait le faire que sur place. En attendant, sa situation restait aussi précaire. S’il avait pu procurer 19 laks au soubab, pour son compte il n’avait rien. En nous assurant des revenus pour l’avenir sur des provinces déterminées, cette sorte d’aliénation avait fait tomber toutes les rescriptions que nous avions obtenues en septembre sur divers fermiers du royaume, de telle sorte que, ne pouvant plus rien exiger du soubab, nous étions pratiquement sans ressources si nous n’allions les chercher où elles étaient.

Différentes circonstances retardèrent le départ de Bussy. Une des dispositions de l’acte portait que les circars lui avaient été cédés personnellement et non pas à la Compagnie. Dupleix et Moracin s’élevèrent contre ce dispositif,