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joyaux et d’étoffes du pays avec moi, ce qui a formé la somme de 38.000 rs., qui a servi à la subsistance des troupes ; je me suis fait caution pour les sommes que j’ai empruntées ailleurs chez les saucars… Je ne trouverais pas cette année 10.000 rs., aurais-je des sommes immenses d’effets à mettre en gage. À tous ces sacrifices je suis prêt d’en faire un qui ne souffre point de parallèle avec ceux dont je viens de parler ; c’est celui du don que Madame la Marquise m’a fait de ce qu’elle a de plus cher, (Mlle Chonchon) auquel vous avez donné votre approbation, dont vous et Madame différez la conclusion pour le bien des affaires. Je ferai à cet égard ce que vous souhaiterez l’un et l’autre, mais mon apparition à Pondichéry est nécessaire. » (B. N. 9158).

La crise d’autorité provoquée par la cession des circars et les rivalités qui en résultèrent se trouva close par la lettre de Dupleix du 28 avril. Chacun des antagonistes se trouva à sa place normale, mais tout l’avantage restait à Bussy. C’était sa volonté qui avait triomphé partout et Dupleix lui-même après avoir combattu ses desseins avait fini par les accepter. Maintenant, sous les dehors respectueux de l’obéissance et de la foi, le pouvoir du commandant français dans le Décan confinait à une réelle indépendance.


Difficultés financières de Bussy. — Rien n’empêchait plus Moracin et Bussy de s’entendre sans réserve, comme de bons amis qu’ils étaient la veille ; mais ainsi que l’expliquait fort justement Dupleix en sa lettre du 9 mars, une autre question plus grave encore que les précédentes, celle de l’argent, les divisait depuis l’origine et les divisait alors plus que jamais.

Au lendemain du paravana qui lui avait donné les circars pour l’entretien de nos troupes, Bussy s’était trouvé en fait sans ressources, puisque les rescriptions