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sur les fermiers étaient tombées du même coup. Or c’était une somme minimum de 200 à 210.000 rs. qu’il lui fallait tous les mois. Après les garanties que nous venions d’obtenir, il y avait quelque mauvaise grâce et peut-être quelque imprudence à solliciter de nouveaux subsides. Chanavas kh., pressenti à cet égard, laissa entendre à Bussy qu’il trouverait à la côte ce qui lui était dû, mais rien à Aurengabad. Pour subvenir aux besoins les plus urgents, Bussy vendit 38.000 rs. de joyaux ou d’étoffes qu’il avait reçus en présent de divers seigneurs maures. Mais ce n’étaient là que des moyens de fortune ; en dehors des emprunts aux banquiers toujours fort onéreux et qu’il fallait ensuite traîner comme une chaîne, Bussy ne pouvait espérer d’autres fonds que ceux qui lui seraient envoyés par Dupleix ou Moracin. Le premier n’en avait pas ; restait le second. Par lettre du 10 janvier 1754, Dupleix le pria de faire tout ce qui dépendait de lui pour faire passer à Bussy le plus d’argent qu’il pourrait et le 27 il fixa la somme à un lak par mois.

Si Moracin avait eu des fonds disponibles, il se serait sans doute prêté à exécuter ces instructions, mais il n’avait encore rien touché pour la ferme des nouvelles provinces et il ne pouvait disposer des revenus des anciennes sans les ordres de Dupleix : ces revenus appartenant à la Compagnie. Il était aisé de décider qu’on donnerait à Bussy un lak tous les mois ; encore fallait-il le trouver, et l’on ne trouva rien ni en février ni en mars. En avril, Moracin reçut enfin trois laks de Viziam Raja, pour les fermes de Chicacol et de Rajamandry ; il en donna deux pour l’entretien de l’armée d’occupation des nouvelles provinces et envoya le troisième à Bussy, qui le reçut le 17 mai.

On comprendra aisément l’impatience de Bussy durant