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tous ces retards ; il était obligé de contenir ses troupes qui menaçaient à chaque instant de se soulever ou de déserter et de fait pendant quelque temps on ne compta pas moins de dix désertions par jour. Dupleix lui-même ne concevait pas comment Bussy pouvait se maintenir au milieu de telles difficultés. Aussi ne cessait-il d’exciter le zèle de Moracin en lui représentant que tout retard dans l’envoi des fonds entraînerait la désertion générale de nos troupes et ce serait alors la fin de notre domination dans le Décan, mais il ne consentait toujours pas à se dessaisir des revenus de Condavir.

Que pouvait faire Bussy sans argent ? Le 11 avril, il envoya à Dupleix un compte de ses recettes et de ses dépenses, d’où il résultait que depuis le 1er septembre 1753, date à laquelle on lui fournit des rescriptions sur les fermiers, il avait reçu :

de Dupleix 100.000 rs.
des fermiers par la voie de Dugrez 122.000 rs.
de Mazulipatam 42.000 rs.
d’Aurengabad et d’Haïderabad 200.000 rs.
de Calender kh. et de ses amis par emprunts successifs 5 19.638 rs.
total 983.638 rs.
avec un débours jusqu’au 15 avril de 983.000 rs.
dont pour la dépense de l’armée jusqu’au départ d’ibrahim 244.986 rs.
et depuis son départ, en déterminant les cipayes à se contenter de rescriptions pour moitié de leur solde, par mois[1] : 150.950 rs.
  1. Antérieurement à cette date, Bussy avait, le 15 juin 1753, au moment de son arrivée à Haïderabad, emprunté aux saucars :