Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/218

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tation, est-il écrit dans le Mémoire pour la Compagnie (p. 76). Tant que les affaires se passèrent à peu près bien dans l’Inde, ces atténuations à la vérité n’eurent pas grande importance ; les résultats avaient raison contre la doctrine et l’on ne condamnait pas sans quelque regret une politique qui semblait procurer tant d’avantages matériels. Mais lorsque vinrent à partir de septembre 1751 les difficultés puis les revers : prise d’Arcate, défaite de Caveripacom, capitulation de Law, l’opinion en France fut de moins en moins disposée à accepter comme des vérités tous les récits qu’on lui faisait et elle se tint de plus en plus sur la réserve.

Il n’était pas besoin d’être à trois mille lieues de France pour se rendre compte par avance du mauvais effet que produiraient ces nouvelles et, si Dupleix ne perdit rien de son assurance et de sa confiance dans la victoire définitive, il éprouva néanmoins le besoin et même la nécessité de se défendre plus énergiquement et de mettre tout en œuvre pour convaincre la Compagnie et le ministère que ce n’étaient là que des malheurs passagers et qu’avec un nouvel effort militaire tout serait rétabli.

En dehors des arguments nouveaux qu’il développa et que nous verrons dans un instant, il ne jugea pas inutile d’associer pour ainsi dire à sa défense les hommes dont le crédit bien établi dans l’Inde pouvait avoir quelque écho en Europe ; or il n’y avait que Bussy dont l’avis put faire autorité ; ses triomphes passaient toute espérance. Dupleix lui écrivit le 28 juillet 1752, presque au lendemain de l’affaire de Sriringam, pour le prier de joindre ses efforts aux siens afin de convaincre, sinon la Compagnie trop bornée en ses conceptions du moins le ministère plus accessible au point d’honneur, de la gran-