franchir et ses dernières lettres officielles prouvaient bien que c’était sur ce terrain qu’il entendait se défendre et au besoin l’attaquer.
On trouvera les mêmes sentiments dans d’autres lettres qu’il écrivit à la même époque à des membres de sa famille et à plusieurs de ses amis. Dans ces lettres plus encore que dans celle à Montaran, il s’y laisse aller au mouvement naturel de son caractère. Et l’on a quelques aperçus nouveaux et inattendus des affaires de l’Inde :
Sera-t’on assez bête (sic), écrit-il à Saint-Georges le 20 janvier, pour lui refuser les 2.000 hommes de renfort qu’il demande pour maintenir notre situation dans l’Inde ? Qu’on lui donne du monde et il répond de la victoire partout, mais tant qu’il n’aura que des gens de mauvaise humeur et des jeunes gens avides et sans expérience, il ne se charge point des événements.
Depuis la mort de son frère, il n’a plus personne à Paris pour défendre ses intérêts. Certes, il est assuré des bontés de M. de Noailles et il croit aussi aux bonnes intentions du garde des sceaux Rouillé, mais après le crime qu’on lui a fait d’avoir entretenu plusieurs ministres de l’affaire de la Bourdonnais à Madras, il n’ose plus s’adresser à d’autres qu’aux commissaires du roi qui ont une inspection directe sur la Compagnie et c’est pourquoi il a envoyé d’Auteuil en France.
Il serait bien utile qu’il put revenir lui-même pour faire comprendre certaines choses qui ont évidemment lieu de surprendre, mais il faut que les affaires soient assez tranquilles et il en serait ainsi « depuis longtemps si ce n’était l’avarice des employés de la Compagnie d’Angleterre qui, pour remplir leurs bourses, ont bouleversé tout ce pays. J’ai mis au jour leur conduite ; ils n’ont pu y répondre. Mes compatriotes y verront le joug