Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/270

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cette ville et notamment à celle de Delavigne-Buisson, qui avait exploité le commerce dans l’Inde sous l’ancienne compagnie.

Avant le désastre de Trichinopoly, de la Lande Magon avait toujours pensé que la présence de Dupleix était nécessaire dans l’Inde pour y suivre ses projets et les perfectionner et il continuait à le penser, a Ceux qui vous remplaceraient, lui écrivait-il de St-Malo le 25 janvier 1753, quoique éclairés et capables qu’ils soient, y feraient certainement naufrage. Reste à savoir comme la Compagnie pensera et quel parti elle prendra. Elle pourra bien penser de travers et juger de ceci comme des aveugles des couleurs. » (B. N. 9149, p. 193-195). La Lande Magon n’avait pas grande estime pour les Directeurs. « C’est, dit-il dans la même lettre, marchandise mêlée ; souvent ceux qui en savent le moins se font le plus valoir. » L’important serait qu’ils soutiennent les projets de Dupleix et « qu’ils conviennent de tous les avantages qu’une Compagnie peut retirer d’un commerce d’or et d’argent. C’est, comme vous dites fort bien, un phénomène. Bonne partie de ces messieurs pourront le regarder ainsi et comme impraticable et combattre votre projet, soit que l’envie ou la jalousie s’en mêlent ou soit autrement. »

Lorsqu’il apprit l’échec de Trichinopoly, — et il l’apprit quelques jours plus tard au cours d’un voyage à Paris — La Lande ne dissimula pas à Dupleix que cet événement avait produit une grosse fermentation au sein de la Compagnie, d’autant plus que le bruit courait d’une attaque de Pondichéry par les Anglais. Les actions avaient baissé à 1.760 livres. Les directeurs voulaient qu’on fit une paix tout à la fois honorable et avantageuse et qu’il ne fut plus question de guerre.