Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/289

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jore qu’à la condition de ne pas être obligé de prendre part aux guerres où ce souverain pourrait être entraîné. S’il avait ultérieurement envisagé la création d’autres établissements au Travancore, à Ganjam, à Ponatour et même à Mascate, il n’avait rien voulu entreprendre sans être couvert par les ordres de la Compagnie et aucune de ses idées n’avait reçu un commencement d’exécution.

Les guerres qu’il soutint contre Moka et contre Bayanor, prince de Bargaret, lui furent imposées par les circonstances plutôt qu’il ne les provoqua, et même après sa victoire à Moka il ne songea pas à donner plus d’importance à ce comptoir. Cependant Dumas avait toutes les qualités d’esprit nécessaires pour mener à bien des négociations qui lui eussent peut-être mieux servi que la guerre elle-même, s’il avait été autorisé à fonder un empire colonial.

Dupleix, qui lui succéda, n’ignorait donc pas que l’intention formelle de la Compagnie était de ne point s’engager avec les princes indiens dans des querelles capables de la détourner de son commerce. On ne peut pas dire qu’il ait été guidé par la moindre arrière-pensée de conquête lorsqu’en 1743 il proposa de compléter les fortifications de Pondichéry ; depuis deux ans, il était question d’une guerre avec l’Angleterre et le seul souci de notre sécurité suffisait à justifier cette dépense. Cependant la Compagnie lui répondit le 18 septembre 1743 :

« L’intention de M. le Contrôleur général est que la Compagnie commence par acquitter ses dettes et par restreindre ensuite son commerce suivant qu’il lui restera de fonds ; les dépenses lui ont paru exorbitantes, c’est sur quoi le Ministre a donné à la Compagnie les ordres les plus précis ; elle en confie l’exécution à votre zèle et à votre prudence. Elle regardera ce service comme le plus grand et le plus important pour elle