Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/290

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de tous ceux qu’on lui a rendus jusqu’à présent. Il y a quelques articles préliminaires qui sont la base de tout :

réduire absolument toutes les dépenses de l’Inde en général à moins de moitié,

suspendre toutes les dépenses des bâtiments et fortifications… »

Dupleix n’eut pas à se conformer à ces prescriptions. Lorsqu’il reçut la lettre de la Compagnie, la guerre était déclarée. Il était plus nécessaire que jamais de mettre Pondichéry en état de défense : Dupleix continua et acheva ses fortifications.

Ce n’est que plus tard, en 1745, qu’il amorça, sans en prévenir la Compagnie, la politique d’où devaient sortir les guerres de l’Inde. Cette année-là, le 12 avril, il fit décider par le Conseil supérieur de Pondichéry qu’on prêterait 240.000 livres des deniers de la Compagnie à Chanda S. pour l’aider à payer aux Marates sa rançon. En prévision des événements qui pouvaient résulter de cette libération, il écrivit en France le 26 octobre suivant :

« L’on nous menace d’une armée de Marates qui vient, dit-on, pour établir Chanda S. nabab de cette province. Ce serait tout ce qui pourrait nous arriver de plus heureux. Mais comme cette installation ne peut se faire sans beaucoup de ravages, la province ne s’en trouverait que plus malheureuse. Le nabab [Anaverdi kh.] qui gouverne à présent est un fort bon homme. »

Comme dans le même temps, Dupleix entretenait de bonnes relations avec ce nabab, qui vint lui rendre visite au mois de septembre 1745, et que Chanda S. ne fut mis en liberté qu’en 1748, on ne peut pas voir dans l’acte du 12 avril une intention bien arrêtée de provoquer nous-mêmes la guerre et d’y participer. Si elle devait éclater,